Le slow jigging est comme son nom l’indique une technique plus lente que le jigging traditionnel, c’est une technique qui demande moins d’efforts et qui se pratique avec du matériel léger.

L’avantage de cette technique réside dans sa polyvalence, elle permet de cibler un grand nombre d’espèces de poissons, a différentes profondeurs et dans la plupart des conditions. Bien utilisée, elle s’avère absolument redoutable notamment lorsque l’activité des poissons est faible ou encore quand on aborde des zones soumises à une forte pression de pêche.

En effet l’utilisation de Jigs de forme asymétrique, plus papillonnant que les Jigs classiques et combinées à des animations minimalistes parfaitement à la verticale du bateau vas nous permettre de travailler plus longtemps et plus efficacement sur une zone restreinte. Cela aura bien souvent pour effet de déclencher des touches là ou d’autres techniques ont échouées. L’idée principale de cette technique est de réellement prendre conscience des mouvements du Jig à travers la colonne d’eau en fonction de la dérive et de la profondeur.

À partir de là, les possibilités pour le pécheur sont nombreuses, on varie le grammage la forme du Jig les animations jusqu’à trouver la bonne combinaison qui fera réagir les poissons. C’est cette recherche constante qui fait à la fois la complexité et l’intérêt de cette pêche.

Du Japon à la Bretagne

Pour pouvoir pratiquer cette technique qui nous vient du Japon dans les règles de l’art nous devons utiliser un ensemble dit Bait-Casting qui va nous permettre de travailler le poisson avec le moulinet uniquement. La canne d’action très parabolique n’a comme fonction que l’animation du jig et le ferrage.

Les bases de la technique étant posées, je vous propose à travers cet article une synthèse de ce qui a marché pour moi et mes stagiaires au fil des années plus spécifiquement sur les zones côtières en Bretagne. Je n’aborderai pas d’autres secteurs dans cet article. Ce dernier peut servir de base pour un débutant qui souhaite se lancer ou encore de rappel pour les stagiaires qui sont venus apprendre sur le terrain. Il ne s’applique pas à d’autres terrains de jeu, mais constitue un retour d’expérience sur une zone donnée.

Le slow jigging englobe trois disciplines (le mot pitch caractérisant l’action d’animer le jig):

  • le high pitch
  • le long fall
  • le slow pitch.

Elles peuvent se traduire par: l’animation haute, la longue descente, et l’animation lente.

C’est cette dernière qui nous intéresse dans un premier temps, car elle est la plus adaptée à nos eaux bretonnes et nos espèces de poissons. C’est un constat que j’ai pu faire après plusieurs années de pratique dans le secteur du Finistère cela n’engage que moi. Encore une fois libre à vous d’adapter la technique en fonction de vos expériences et secteurs de pêche, la documentation sur le sujet ne manque pas, mais bien souvent trop détailler elle est indigeste pour le pécheur qui souhaite débuter.

Pour le slow pitch on obtient l’animation grâce à l’action du moulinet synchronisée avec le mouvement de la canne. Une série de tirées courte de 10 à 20 cm exécutée à un rythme lent associé à la récupération du moulinet à raison d’1/2 à 1/8 de tour de manivelle par animation constitue la base de l’animation en « slow pitch », à vous de varier jusqu’à trouver l’animation gagnante du jour.

Grace a l’action très progressive de la canne et au centre de gravité du Jig qui est placé à différents endroits en fonction des modèles, le Jig va monter à la verticale sur la phase d’animation avant de lentement redescendre en papillonnant, pour obtenir cette effets le pêcheur devra accompagner la ligne sur la phase de descente en maintenant une légère tension, c’est là que 70 pourcents des touches interviennent et c’est cette action si particulière qui permet au Jig de pêcher plus longtemps et donc d’augmenter les chances qu’un poisson s’y intéresse.

Cela va nous permettre de travailler le Jig méthodiquement par paliers à travers la colonne d’eau ou est supposé se tenir les espèces recherchées, il sera intéressant de prospecter par paliers de 5 à 10 m pour trouver la profondeur à laquelle se tiennent les poissons. La encore l’usage d’un sondeur performant sera un gain de temps.

Matériel spécifique

Nous allons maintenant passer en revue le matériel de slow jigging adapté à la pêche côtière en Bretagne qui nous permettra de prospecter dans des fonds allant de 20 à 100 mètres de profondeurs en moyenne.

On utilisera des cannes spécifiques « slow jigging » d’une longueur comprise entre 1m80 et 1m90 la plupart du temps. La puissance la plus polyvalente étant 50-150g pour le secteur. En fonction des zones et du courant, on pourra également dans certaines situations utiliser des Jig de plus de 200 grammes, on adaptera alors la puissance de la canne.

Le moulinet ; il est préférable de s’orienter vers un moulinet à profil rond dédié à cet effet, il devra être assez robuste pour supporter le poids des Jigs et être doté d’une bonne contenance. Les tailles sont variables d’une marque à une autre. J’ai une préférence pour les moulinets sans guide fils, ils permettent un bon enroulement de la ligne et élimine le facteur « frottement de la ligne » sur le galet du guide fils. Ce qui est un avantage non-négligeable qui permettra de maximiser la résistance de la ligne. Le moulinet devra être capable de ramener au moins 90 cm par tour de manivelle.

Pour la tresse, on privilégie une tresse graduée (tresse multicolore), pour connaître la profondeur à laquelle on va faire évoluer le Jig. On optera également pour une tresse d’un diamètre le plus fin possible (de PE1 à PE1,5 en règle générale) car elle générera moins de résistance dans l’eau et nous permettra de pécher bien à la verticale ce qui est primordial pour bien pratiquer le slow pitch.
Pour le bas de ligne, on utilisera du fluorocarbone à raison de 4 à 8 m de longueur, les tailles que j’utilise le plus sont 16, 20 et 25 LB.

On choisira quelques Jig de différents profils et tailles plus ou moins planant (les formes de jig sont très variables en fonction des marques.), et dans un panel de grammages pour pouvoir parer à toutes les situations. La règle de base dit que l’on doublera le grammage en fonction de la profondeur de pêche, dans 40 mètres de fond, on commencera par utiliser un Jig de 80 grammes avant d’adaptée ce grammage en fonction du résultat obtenu en gardant en tête la notion de verticalité. L’idéal pour débuter étant d’aller de 20 g en 20 g pour faire une première sélection de Jigs : 60 g, 80 g, 100 g, 120 g, 140 g, 160 g.

En ce qui concerne les hameçons, on équipera les Jigs d’Assits Hook (deux hameçons simple reliés par une tresse que on accrochera au Jig grâce à un anneaux brisé), qui a contrario des hameçons triples ne briderons pas la nage du leurre et accentuerons l’action du Jig, ils devront être relativement fin de fer pour parer au manque de rigidité des cannes de par leurs actions très parabolique et assurer une bonne pénétration de l’hameçon lors de l’action de ferrage.

Je recommande de démarrer avec un seul jeu d’Assists Hook en tête du Jig pour limiter les accroches dans le fond et la perte de leurres, vous pourrez par la suite si vous constater que vous avez quelques ratés au ferrage ajouter un deuxième jeu d’assists à l’arrière de ce dernier. À noter que pour une meilleure efficacité les hameçons doivent se rejoindre au centre du Jig sans se chevaucher cela vous donner une idée de la longueur que doivent faire vos Assists en fonction des Jigs utilisés).

Pour pouvoir avoir la meilleure action possible, les slow Jigs doivent être reliés à la ligne par un point fixe. Les émerillons sont à proscrire, on privilégiera l’association d’un anneau brisé et d’un anneau soudé pour pouvoir changer rapidement de Jig en fonction des conditions.

Un article détaillant précisément les phases d’animation et les mouvements des différents types de Jigs suivra.