Le Thon rouge est sans conteste le poisson le plus puissant que l’on puisse rencontrer sur nos côtes, et pour cause nos eaux bretonnes abritent parmi les plus gros spécimens du littoral français. La moyenne est exceptionnelle, les poissons de plus de 1,80 m ne sont pas rares avec des spécimens record dépassant les 200 kilos. Sa pêche aux leurres sur chasse est sans conteste l’une des plus excitante.
Face à des poissons de cette envergure, il est primordial d’utiliser un matériel adapté qui permettra d’une part d’écourter les combats pour pouvoir pratiquer le no-kill dans de bonnes conditions et d’autre part de mettre le pêcheur en sécurité. Il est fortement recommandé de faire appel à un professionnel ou une association pour aborder cette pêche qui s’avère difficile d’accès, voir dangereuse sans une expérience préalable.
Cet article a pour but de vous aider à vous orienter dès le début vers le matériel adapté sans se torturer l’esprit. Partir avec de bonnes bases vous feras économiser du temps et de l’argent.
Matériel adapté pour la recherche de ce géant des océans en Bretagne
Tout d’abord, concernant la canne, on va adapter notre choix au poids des poissons recherchés. À titre d’exemple, pour avoir l’ascendant sur des poissons dépassant les 100 kilos, sans rentrer dans le grand débat de la puissance en LB, on partira sur le postulat de départ qu’il faut, au minimum, une canne capable de supporter une ligne en PE 10 et un frein de moulinet supérieurs à 15 kilos pour un angle de canne à 45 degrés. C’est la première information que vous trouverez sur n’importe quelle canne.
Ensuite, on adaptera la canne à la taille et au poids du pêcheur. En effet, pour mener à bien les combats, il faudra jouer sur son poids et son centre de gravité, l’achat d’une bonne canne pour la pêche du Thon Rouge n’est pas un investissement négligeable, aussi, je vous invite tant que possible à vous rendre physiquement dans une boutique spécialisée. Cela offre l’avantage, en outre, de faire vivre le commerce, de pouvoir choisir une action de canne adaptée à vos besoins ainsi que d’échanger avec des professionnels expérimentés. Si vous êtes léger ou inexpérimenté, une canne avec une action plus progressive (plus douce) va vous permettre de jouer avec votre poids facilement et pardonnera davantage les erreurs d’angles lors du combat. A contrario si vous êtes plus lourd (+80 kilos) , une canne d’action plus rapide peut vous permettre de prendre rapidement l’ascendant sur le poisson et de mener à bien le combat plus vite.
En règle générale, on choisira une canne qui n’excède pas les 2,30 m. J’ai personnellement une préférence pour les cannes de 2,20 m. Plus la canne est courte moins le combat sera douloureux pour le pêcheur et plus la pression exercée sur le poisson sera grande.
À noter qu’il ne sert à rien de s’orienter tout de suite vers la canne la plus puissante possible, pouvoir supporter un combat prolongé avec un frein de combat entre 14 et 15 kilos est déjà une performance en soit.
Enfin, on choisira dans l’idéal une canne avec une pointe assez souple pour pouvoir propulser des leurres de taille moyenne à de bonnes distances dans les chasses (généralement entre 60 et 120 g), mais surtout précisément. La précision étant un des facteurs les plus importants pour la concrétisation de l’action de pêche cela augmentera considérablement vos chances de réussite.
Vous l’aurez compris, c’est une histoire de compromis, malgré tout beaucoup de gens s’attardent trop sur ce dernier point. On choisira une canne capable de ramener, au bateau, le poisson rapidement et dans de bonnes conditions en priorité, même si cela est au détriment de la distance de lancer.
Il est préférable d’avoir une ou deux touches par jour et de ramener les poissons au bateau, plutôt que d’en avoir dix et de casser à chaque fois ou pire de passer de longues heures en combat ce qui va réduire considérablement les chances de survie du poisson…
Le choix du moulinet est relativement simple, on arrive dans les extrêmes limites de ce qu’un ensemble Spinning peut supporter. Aussi, je vous recommande de vous orienter tout de suite vers du haut de gamme voir très haut de gamme (en fonction de votre budget, évidemment). Le milieu de gamme reste envisageable, mais avec une durée de vie plus limitée. On apportera une attention particulière à la progressivité du frein.
Pour cette pêche, on accordera peu d’importance au poids de l’ensemble canne et moulinet. En effet, étant donné le peu de lancer réalisés dans une journée, ce facteur aura peu d’impact, il vaut mieux s’orienter tout de suite vers un moulinet en taille 18 000 ou 20 000.
Le baudrier, absolument essentiel pour cette pêche. Pour ma part, j’ai opté pour des baudriers de position basse qui permettent de réduire la charge sur le pêcheur et de maintenir une bonne posture lors du combat.
En ce qui concerne la tresse, une tresse de bonne facture la plus ronde possible n’est pas de trop elle est aussi importante que la canne pour obtenir de bonnes distances de lancer et elle est bien trop souvent le maillon faible.
Enfin un bon Shock leader (bas de ligne) minimum en 200 LB pour prévenir les casses prématurées due à l’usure du bas de ligne sur les dents du poisson ainsi que les coups de queues à répétition sur la partie supérieure de la ligne qui peuvent aisément la fragilisée, un peu de petits matériels et quelques leurres dans lesquels vous avez confiance et vous voilà paré, tout du moins en ce qui concerne la mise en action de pêche.
Un prochain article sur la manipulation du poisson une fois arrivé au bateau suivra dans les prochaines semaines. Restez connectés!
Cet article fait part de mes expériences et du matériel choisi en fonction de celles-ci. Libre à chacun d’adapter son matériel en fonction de ses besoins/ expériences.